Nuova collaborazione Casa della poesia e il Fatto Quotidiano
04/04/2011

Tibesti (estratti)

Tibesti (estratti) Tibesti (extraits)
I

Fate, Signore che questa montagna mi risparmi,
E che all’ombra del tramonto si attacchi,
Penitente. Il cielo, grande organizzatore, cola su me
L’oro della Tripolitania. Così si mettono d’accordo un verbo biondo,
Una sentenza di paglia, bellezze transumanti.
E quanta lentezza, giardini, per me che voglio dormire!
Regolo la mia fame ai passi dei bambini, caccio
Il verbo essere, eccetto la cesura del gladio.
I miei piedi calpestano la soglia di un breve inizio.

II

Pastore, per te le stelle non sonnecchiano,
E la loro sinfonia riempie il tuo orecchio.
Musicata in do maggiore, lavora
Alla rinascita del canto piano. Archiviamo
I cammini, la fonte. Un cinguettio profondo
Pronuncia la pace ; un palmeto risponde.
E sulle nostre labbra l’eco venuto da nessuna parte,
L’obolo del sogno. Una montagna sopravviene
Qui, immediatamente, sembra verde.

III

La dolcezza del mattino, questo luogo nascosto e superbo,
Un bisogno di infinito. Oasi di Faya-Largeau,
Unguento per la pelle e gli occhi, per la preghiera
Intenerite le nostre palpebre.
Contadini dominano i datteri, i loro fiori
Sono stati fecondati da giuste mani. Le donne
Presso le quali troviamo asilo, nei loro velluti
Abbondanti e neri, si destinano a noi con autorità.
Abbiamo guadagnato il luogo esente da ogni scottatura.
Se noi vi scriviamo versi, la pace vi
Risale falde freatiche.
Il sole fiorisce; orna le nostre fronti di una fierezza perfetta.



in Pierre, poussière, éd. Obsidiane, 2004.
I

Faites, Seigneur, que cette montagne m’épargne,
Et qu’aux ombres du couchant elle s’accroche,
Pénitente. Le ciel, grand ordonnateur, coule sur moi
L’or de la Tripolitaine. Ainsi se concertent un verbe blond,
Une sentence de paille, des beautés transhumantes.
Et quelle lenteur, jardins, pour moi qui veux dormir !
J’ajuste ma faim aux pas des enfants, je traque
Le verbe être, hormis la césure du glaive.
Mes pieds foulent le seuil d’un bref commencement.

II

Berger, pour toi les étoiles ne somnolent,
Et leur symphonie emplit ton oreille.
Chambrée en ut majeur, elle travaille
Au renouveau du plain-chant. Archivons
Les chemins, la source. Un gazouillis profond
Prononce la paix ; une palmeraie y répond.
Et sur nos lèvres l’écho venu de nulle part,
L’obole du rêve. Une montagne survient
Qui, sur l’heure, semble verte.

III

La douceur du matin, ce lieu enfoui et superbe,
Un besoin d’infini. Oasis de Faya-Largeau,
Onguent pour la peau et les yeux, pour la prière
Vous attendris¬sez nos paupières.
Des paysans régentent les dat¬tiers, leurs fleurs
Ont été fécondées par de justes mains. Les femmes
Auprès de qui nous trouvons asile, dans leur velours
Gras et noir, se destinent à nous avec autorité.
Nous avons gagné le lieu exempt de toute brûlure.
Si nous y taquinons les muses, c’est que la paix
Y remonte des nappes phréatiques.
Le sol fleurit ; il orne nos fronts d’une fierté parfaite.



in Pierre, poussière, éd. Obsidiane, 2004.
Giancarlo Cavallo